Les enjeux de la restauration

Source : Carnets de route Marcus 2020
Mÿ Son se trouve sur le territoire du royaume de Champâ, habité par l’ethnie hindouiste des Cham, rattaché au Vietnam au XIXe siècle. Il est situé au centre du pays, dans une région montagneuse (Mÿ Son signifie à peu près, « la beauté de la montagne ») et extrêmement humide. Depuis 1999, il est inscrit au patrimoine culturel mondial par l’UNESCO.
Du IVe au XIIIe siècle, les rois de Champâ ont fréquenté ce site pour y prier, apporter des offrandes aux divinités, notamment Shiva, s’y faire inhumer. Ainsi abritait-il de nombreuses tours-sanctuaires lorsqu’il a été redécouvert à la fin du XIXe siècle.
Puis la guerre du Vietnam et les bombardements sont passés par là. Aujourd’hui, on peut se promener à travers soixante et onze édifices plus ou moins debout répartis en huit groupes. Mais, même si le site n’a pas encore livré tous ses secrets – un important et long travail de déminage est en cours, notamment, il est cependant remarquable à plusieurs égards.

D’abord, le cadre naturel y est exceptionnel. La végétation luxuriante et les méandres de la rivière Khe Tho qui le traverse offrent au visiteur un moment de quiétude.
Ensuite, les vestiges témoignent de la vie spirituelle du peuple Cham. Le blog Carnets d’Asie explique très bien cet aspect, photographies à l’appui. Enfin, pour les archéologues et scientifiques, le lieu recèle des défis de taille.

En effet, pour restaurer les tours-sanctuaires et autres temples, il faudrait connaître avec exactitude le secret de fabrication des briques de terre cuite qui les composent. Elles sont disposées les unes sur les autres sans jointoiement, elles ont résisté au travail du temps et, surtout, elles résistent encore à l’humidité excessive du lieu.
En revanche, les tentatives de restauration à partir de briques de terre cuite comme on les fabrique aujourd’hui ont entrainé des dégâts catastrophiques.

Ainsi, Mÿ Son pose comme un cas d’école le problème de la restauration, car le site met en évidence une qualité et un savoir-faire constructifs perdus. Or, la technologie contemporaine, si elle permet de mettre à jour différents constituants de ces briques (terre, bois…), ne dévoile pas la recette exacte de la composition ni, peut-être, de la cuisson.
Pour conclure, sur le site de Mÿ Son de beaux jours s’annoncent pour les jeunes générations qui voudront mettre leurs talents scientifiques au service de l’histoire de l’art.
Cet article n’a pour but que de partager une découverte, un site protégé par l’UNESCO au nom du patrimoine mondial de l’humanité. Pour en savoir plus, nous vous invitons.à lire les différentes publications disponibles sur la toile et, si vous êtes vraiment curieux, des ouvrages de référence, par exemple ceux qui sont cités par Wikipedia.